Fin des années 40. Robert Sherman, candidat démocrate à la Présidence des USA, est assassiné en plein discours de campagne électorale. Véritable incarnation du rêve américain, parti de rien et à présent magnat de la finance, son père, Jay Sherman, assiste, impuissant, à la scène. Alors que son fils est entre la vie et la mort, Jay reçoit un étrange appel : il doit payer pour ce qu’il a fait ! Stephen Desberg, au scénario, et Griffo, au dessin, nous plongent en plein roman noir et fouillent dans le passé de Jay afin de découvrir pourquoi on lui en veut à ce point. D’autant qu’il semble que son anéantissement total n’est qu’un des rouages d’un mécanisme plus vaste encore, ciselé par un mystérieux ennemi tapi au cœur de ses péchés de jeunesse… Desberg a prévu un projet ambitieux de raconter son histoire en six albums. Dialogues ciselés, densité scénaristique et progression parfaitement maîtrisée jalonnent le récit. Desberg choisit une nouvelle fois de nous raconter une histoire américaine. On peut lire à travers le parcours de son personnage un commentaire sur l’Histoire du « pays des opportunités ». Bien sûr, la réussite de Jay Sherman, si brillante en apparence, risque fort de se ternir à mesure que Desberg égrène les révélations sur le passé trouble du personnage.
Le début prometteur d’une grande fresque familiale américaine et une chronique sur la corruption des plus hautes sphères du pouvoir. Passionnant !