Quand toutes les histoires ont été racontées, il reste les autres qu’on trouve dans les fonds de poubelle ! Sur ce principe peu ragoûtant, Jean-Paul Krassinsky a réalisé un premier album en solo où il explore le côté sombre de l’âme humaine. Il a concocté là les premières fables de la poubelle grinçantes, caustiques et sordides. Il récidive l’exploit macabre avec une kyrielle de scénaristes connus et talentueux. Avec eux, l’immonde côtoie l’innommable. Chacun s’essaie à l’exercice de style nauséabond et de mauvais goût. Avec Vehlmann, Krassinsky illustre l’adage bien connu (!) qu’un bon film catastrophe ne devrait jamais durer plus de deux minutes trente ! C’est l’occasion de faire couler l’hémoglobine pour dégoûter le lecteur. Le morbide s’invite à votre table… Avec Hubert, il montre comment une voisine qui hurle son enthousiasme la nuit pendant l’amour peut vous pourrir la vie. Cela donne un côté pervers et amoral à cette fable qu’on ne racontera jamais aux enfants. Macabre, amoral sont les mots qui viennent à la lecture de cette fable. Humour noir, acide, malsain, voilà ce qui qualifie ces fables venues du fond des poubelles. Horribles, mais tellement drôles et politiquement incorrectes qu’on ne peut s’empêcher de jubiler avec un mauvais sourire, tout seul dans son coin, en tournant les pages. Avec son graphisme sommaire mais rigolo, Krassinsky nous soûle de tronches aux yeux globuleux et de personnages filiformes.
A l’instar de Sales petits contes (Yann), on rit jaune, mais on rit…