Le jugement a été rendu. L’éditeur Dupuis a le droit et le pouvoir de produire de nouveaux albums de Gaston Lagaffe. Oui, Franquin a bien vendu les droits de ses personnages. Cela va mettre un point final au rêve de certains fans, sur l’artiste produisant uniquement pour le plaisir. Un auteur c’est aussi un homme, cela a besoin de vivre et pour cela il faut de l’argent. Le jugement a été rendu public et c’est là que l’on comprend que des avocats ont horreur de perdre. Voici que l’on nous dit que la fille de Franquin est la grande gagnante du procès, qu’elle a droit de vie et de mort sur tous les projets qui ne peuvent pas se faire sans son accord complet. Rien de plus faux. Mme Franquin a uniquement un droit de regard. Ce qui signifie qu’elle doit être mise au courant de tous les projets plusieurs mois à l’avance. Ce procès permet de confirmer la chose. Aucun projet ne doit aboutir sans elle. Mais cela ne signifie pas que l’éditeur n’a pas le droit de commencer des projets et de lui en faire la présentation du résultat au moment le plus aboutit sans qu’il ne soit définitif. Bon, je pense que l’impression de plusieurs milliers d’albums n’est pas vraiment un stade de préparation. L’éditeur, trop confiant sur le contrat, a-t-il voulu faire « du marche dedans » ? On comprend la réaction de la fille. Donc retours à la case départ. L’éditeur Dupuis va devoir faire une réunion de travail avec Mme Franquin pour lui proposer Delaf comme dessinateur et va devoir faire la présentation de chaque planche pour validation. Sur ce point précis, contrairement à ce que des avocats qui n’aiment pas perdre peuvent prétendre, c’est encore une fois l’éditeur Dupuis qui gagne. La fille Franquin à un droit de véto au titre moral et étique. Cela signifie ceci : elle peut faire le refus d’un dessinateur comme Vives, c’est un droit moral. Mais elle ne pourra difficilement trouver à redire sur Delaf, mais qui sait… Ensuite elle peut refuser des planches où Gaston se drogue, devient macro ou politicien d’en marche. Rien de tel dans l’album. Elle peut aussi dire non si le dessinateur veut suivre le chemin des nouveaux Schtroumpfs … Mais vu que Delaf a fait du copier-coller c’est quasiment du Franquin. Mais finalement, si Mme Franquin choisit quand même de dire non, non et non, et bien cela retournera au procès, mais cette fois-ci c’est elle qui sera sur le banc des accusés. Elle ne peut tout simplement pas bloquer juste pour le plaisir, elle doit avoir des arguments selon les minutes du procès. Et elle risque de s’en trouver à court très rapidement, car après avoir dit oui à un film catastrophique comment elle pourrait dire non à une copie de son père ? Pour finir, les frais du procès sont à la charge de chaque partie, car même si l’éditeur gagne il est quand même en faute pour ne pas avoir suivi le processus de travail de présentation avec Mme Franquin. C’est à croire que c’est à cause de Gaston…

Un nouveau Gaston Lagaffe pour la fin de l’année 2023
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