Sept frères. La Franc-Maçonnerie a, elle aussi, énormément souffert de la violence des nazis. Dans toute l’Europe occupée, les frères ont dû se cacher dans la noirceur de la pénombre. Hommes de discrétion, ils ont dû apprendre à vivre cacher pour leurs propres survies et souvent aussi pour leurs familles. C’est en partant de ce fait historique que les scénaristes, Didier Convard et Jean-Christophe Camus, ont réalisé une trame qui frôle le réalisme.
Quelques années après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, sept frères reçoivent une invitation pour l’ouverture d’une tenue de loge, pas n’importe laquelle, la loge « La Rose Silencieuse » dans laquelle ils étaient tous frères avec en plus une participation importante dans la résistance française. Mais les nazis ont réussi à détruire leur filière. La tenue de la loge n’a pas comme seul but de réunir les survivants, mais aussi de savoir qui est celui qui a trahi la cause et ses frères.
Le dessinateur, Hervé Boivin, nous entraîne dans un dessin et un travail de grande qualité. Les planches nous font vivre dans l’occupation et dans un Paris libre tout en passant dans des couleurs grises d’un passé sombre et d’un présent (1951) en couleurs et joyeux.
La mise en forme du scénario produit un album que nous avons du plaisir à relire au moins une fois par an. Le lecteur « profane » va retrouver suffisamment d’explication pour comprendre et le lecteur « instruit » comprendra qu’aucun secret n’est dévoilé ouvertement. Il ne suffit pas de lire, il faut l’avoir vécu pour comprendre.
La trahison est humaine, elle fait partie des défauts que l’on se doit de travailler pour s’améliorer. Le pardon existe, mais il n’est possible qu’en face d’une volonté de repentir. En son absence, la justice des francs-maçons s’applique et s’appliquera toujours. C’est en cela que la fin de l’album est juste.
Merci aux auteurs et à l’éditeur Glénat.