“Mon copain Tintin”, rédigé par Léon Degrelle en 1968, soulève des questions importantes non seulement sur la nature de la relation entre Hergé et Degrelle, mais également sur les implications plus larges du fascisme et de l’extrême droite dans le discours culturel. Ce livre a suscité une polémique notamment en raison des affirmations de Degrelle, qui prétend que Hergé se serait inspiré de lui pour créer le personnage emblématique de Tintin. Cette assertion, comme beaucoup d’autres dans l’œuvre de Degrelle, est à remettre en question en raison de sa tendance à embellir la réalité.
Il est crucial de souligner que le fascisme, dont Degrelle était un fervent défenseur, est une idéologie qui prône la haine, l’intolérance et la violence. Ces valeurs sont non seulement contraires aux principes démocratiques et des droits de l’homme, mais elles ont également conduit à des atrocités inacceptables durant la Seconde Guerre mondiale. Le régime que Degrelle a soutenu a causé d’énormes souffrances, ce qui rend toute tentative de glorification de son parcours inacceptable. Le fait que Degrelle ait eu une carrière militaire au sein de la Waffen-SS ne fait qu’accentuer le besoin de rejeter ses idées et son héritage.
La relation entre Hergé et Léon Degrelle est souvent interprétée à travers le prisme de la politique et des idées nationalistes de l’époque. Bien que Degrelle ait tenté de mettre en avant une amitié personnelle avec Hergé, il est essentiel de réaliser que l’absence de preuves solides et la complexité de leur interaction rendent ses affirmations douteuses. Hergé a toujours cherché à dissocier son œuvre de toute affiliation politique extrême, et toute interprétation de ses personnages, y compris Tintin, comme étant inspirés par des figures telles que Degrelle doit être abordée avec prudence.
Degrelle a souvent été qualifié de mythomane, en raison de ses tendances à embellir ses propres réalisations et à se présenter sous un jour héroïque. Dans “Mon copain Tintin”, il insiste sur l’idée que Hergé s’est inspiré de lui pour créer Tintin, ce qui est une affirmation hautement spéculative et sans fondement. Les recherches sur Hergé et la création de Tintin montrent une inspiration provenant de différentes sources, mais aucune preuve ne soutient l’idée que Degrelle ait eu une influence directe sur le personnage. Cette affirmation s’inscrit dans une série de tentatives de Degrelle de réécrire son histoire et d’affirmer une légitimité qui lui a souvent échappé.
“Mon copain Tintin” de Léon Degrelle ne se limite pas à une simple autobiographie ou à une réflexion sur une amitié imaginaire ; c’est un ouvrage qui soulève des enjeux plus profonds concernant le fascisme et le rôle des mythes dans la construction de la mémoire personnelle. Les affirmations de Degrelle quant à son influence sur Hergé doivent être considérées avec scepticisme et rejetées quand elles s’accompagnent d’une glorification de l’extrême droite. En fin de compte, cette œuvre met en exergue la nécessité de demeurer vigilant face aux idéologies nuisibles et à leurs tentatives de réécriture de l’histoire.